Le Post (www.lepost.fr)
En juillet dernier, la députée UMP de Seine-et-Marne, Chantal Brunel, avait déposé un amendement proposant de maintenir à 65 ans l'âge de départ à taux plein, pour les femmes ayant plus de deux enfants. Il avait été rejeté.
"Je viens de le redéposer dans son intégralité", explique cette proche de Jean-François Copé au Post. "Et j'en ai également déposé deux autres, un sur le temps partiel et l'autre sur les entreprises qui ne respectent pas l'égalité hommes-femmes", nous précise celle qui est aussi rapporteur générale de l'Observatoire de la parité.
Sur Le Post, Chantal Brunel répond à nos questions.
Ce mercredi, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il ferait quelques concessions sur la réforme des retraites. Mais rien de nouveau pour les femmes. Qu'en pensez-vous?
"Il ne faut pas oublier que le gouvernement s'est engagé à augmenter le minimum vieillesse de 25 % entre 2007 et 2012. Il est aujourd'hui de 709 euros par mois, soit plus que le RSA. Or beaucoup de femmes bénéficient de ce minimum vieillesse. Ensuite, la réforme des retraites prévoit que les indemnités de maternité soient assimilées à des salaires. Ce n'est pas rien.
Mais il est certain que j'aurais aimé que mon amendement passe. On me dit qu'il coûte trop cher. Je n'ai pas eu les évaluations sous les yeux, mais bon..."
Plusieurs députés de gauche et différentes associations ont saisi la Halde pour "discriminations envers les femmes" dans le projet de réforme des retraites. Que pensez-vous de cette démarche?
"La Halde n'a pas à se substituer au Conseil d'Etat ou au Conseil constitutionnel. Les parlementaires peuvent la saisir mais pour des cas individuels, bien particuliers. Cela ne fait pas partie de ma conception des choses. Cette instance n'est pas au-dessus du Parlement. De toute façon, la Halde s'est déjà auto-saisie sur ce dossier des retraites, en mai dernier."
Pourriez-vous soutenir des amendements de la gauche sur ce sujet?
"Il ne faut pas forcément avoir une conception droite/gauche dans ce dossier. Je ne me suis pas encore plongée dans les amendements de la gauche concernant les retraites et les femmes, mais s'ils vont dans le sens de l'intérêt général et qu'ils sont équilibrés financièrement, pourquoi pas."
De manière générale, la réforme des retraites proposée par le gouvernement vous semble-t-elle égalitaire pour les hommes et les femmes?
"Les femmes sont un peu les oubliées de la réforme des retraites. Mais s'il y avait davantage de femmes à la tête des syndicats, qui soient autour de la table lors des négociations, les choses seraient peut-être différentes. J'ai discuté tout récemment avec un leader syndical très médiatique et je peux vous dire que la question des femmes ne l'intéressaient guère. Idem au Sénat et à l'Assemblée. Lorsqu'on aborde les questions d'égalité des sexes, les parlementaires ont parfois tendance à soupirer.
Cette réforme est un bon début mais il faut aller plus loin. Le vrai sujet, c'est l'égalité professionnelle. Malheureusement, les retraites ne sont que le reflet de la différence de salaires entre hommes et femmes".
Madame,
Vous étes pour le maintien de lSF, c'est votre droit le plus strict. Mais si vous voulez aller jusqu'au bout de votre position, démissionnez de votre siège UMP et présentez vous sous l'étiquette PS ou autre. Ce sera plus correct.
Le sacrifice de votre poste de député serait plus convaincant qu'une déclaration sans risque aux médias. Cela fait un peu electoraliste.
Rédigé par : Gabriel Chapuis | jeudi 18 novembre 2010 à 14:55